Alors que le Canada est en passe de faire adopter une loi promise par Justin Trudeau lors de sa campagne pour la légalisation du cannabis, les débats restent récurrents en France comme dans d’autres pays quant à la légalisation de cette drogue « douce ». Si pour certains, en dépénalisant, en légalisant et libéralisant cette drogue, on donne un passe-droit aux consommateurs et aux vendeurs, pour d’autres, il sera plus facile d’encadrer la vente et la consommation de cette drogue aux mille vertus. On peut en effet noter que de nombreux pays l’ont déjà légalisé à titre médical. Alors pour ou contre la légalisation du cannabis ?
Pour la légalisation du cannabis : une question d’efficacité
Les arguments pour la légalisation du cannabis estiment que cette solution est la meilleure, car les contrôles effectués par les douaniers et les policiers sont une source de dépense, prennent du temps et s’avèrent souvent être un échec. Ces partisans de la légalisation pensent que cette drogue n’est pas plus nocive ou plus addictive que la consommation d’alcool ou du tabac qui eux, sont en vente libre.
De plus, force est de constater l’échec des politiques répressives, qui au final créent plus de violence, notamment auprès des jeunes qui se retrouvent embrigadés dans des réseaux criminels d’une violence extrême. En asséchant cette économie souterraine, on met ainsi fin au marché noir tout en boostant l’économie du pays qui se trouverait enrichie d’un ou deux millions d’euros par an grâce aux taxes. Enfin, pas moins de 20 000 à 40 000 emplois pourraient être créés.
Contre la légalisation du cannabis : un danger pour les jeunes
Des études montrent que le cannabis est une véritable menace pour les jeunes. Selon les opposants, en libéralisant le cannabis, on affaiblit les lois encadrant la consommation des autres drogues. De plus, les criminels n’étant pas attachés à la vente d’un produit en particulier, ils risquent de se tourner vers le recel de drogues plus dures dont les effets sont davantage dévastateurs.
Les arguments contre la légalisation du cannabis montrent aussi que les trafiquants n’attendent que cette occasion pour augmenter les doses de THC (le tétrahydrocannabinol) qui est la substance psychoactive du cannabis. Ils estiment que la légalisation entraînera une diminution du taux de THC et que les consommateurs non intéressés par le produit considéré de faible qualité, se tourneront vers les dealers afin d’obtenir du cannabis plus dosé et moins cher grâce à l’absence des risques liés à la vente.
La légalisation du cannabis : une situation compliquée
En autorisant la vente du cannabis, la France viole les différents accords signés sur la non-prolifération des psychotropes. C’est le cas de la convention des Nations Unies signée en 1988 sur le trafic illicite des stupéfiants et des substances psychotropes, de la convention des Nations unies datant 1961 et de la convention de Vienne sur les substances psychotropes de 1971.
De plus, il est assez aisé de signaler que d’autres pays ayant amorcé ce tournant ont échoué, c’est le cas des Pays-Bas où malgré la dépénalisation ayant eu lieu en 1976, la consommation n’a pas diminué. L’Espagne pour sa part, a fini par abandonner cette loi pour éviter de devenir une plaque tournante du trafic de drogue en Europe.